Le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, a fait appel aujourd’hui à deux groupes de « sages ». Dix personnes qui devraient aider le pays à sortir de l’impasse post électorale. Il s’agit de professeurs et politiques de long cours qui sont chargés de proposer au parlement des reformes économiques et institutionnelles.Ce qui frappe est que Napolitano n’a pas réussi a trouver une seule femme digne de faire part ce « restreint groupe de personnalités ».
Il suffit de feuilleter les photos de ces dix sages pour le remarquer : l’Italie n’est toujours pas un pays pour femmes. Même le jour où le parlement compte la plus grande participation féminine depuis sa naissance en 1948, comme montre le graphique ci dessous, crée par Repubblica.it en coopération avec Openparlamento. (Pour d’autres données, vous pouvez consulter le dossier du quotidien Identikit del Parlamento)
Pendant que sur Le Monde Philippe Rdet s’apitoie pour Mario Monti (fr), qui reste toujours le premier ministre italien, sur internet monte le mécontentement.
Les politiques se font entendre les premières, mais ce sont surtout les personnes communes à se plaindre du choix du président de la République.
Certaines remarquent la différence entre les actions du Président Napolitano et son beau discours du 8 mars. A l’occasion de la journée de la femme, il s’était adressé aux nouvelles parlementaires en souhaitant qu’elle puissent « rompre les barrières dans un pays où beaucoup reste à faire » pour améliorer la condition des femmes. Il avait parlé d’une société incapable de les mettre en valeur, alors que leur talent pouvait s’avérer si utile pour le pays.
Enfin, au delà des polémiques féministes, il y en a qui s’interrogent tout de même sur l’utilité de s’associer à cette initiative. Beaucoup soulèvent des doutes sur la constitutionnalité du rôle que ces sages sont appelés à exercer. Lucia Annunziata, la directrice du Huffington Post italien, se demande sceptique en ce papier si l’action du président n’est pas juste une « chambre de compensation face à l’incapacité des partis ». Une façon de prendre du temps avant l’élection d’un nouveau président, dans quelques semaines.